BRUXELLES:

Un groupe de 112 villes visant à éliminer leurs émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2030 auront besoin d’un total de 650 milliards d’euros (695,83 milliards de dollars) d’investissements pour tenir leur engagement, a déclaré mercredi une initiative de l’Union européenne.

Dans le cadre de la « Mission des 100 villes neutres et intelligentes » de l’UE, l’objectif de zéro émission nette des villes est plus ambitieux que celui de la plupart des gouvernements, l’UE à 27 et la Grande-Bretagne fixant toutes deux une date limite à 2050.

Après que 377 villes ont postulé pour rejoindre le programme, 100 du bloc et 12 des pays associés ont été sélectionnées et élaborent un plan climatique avec le soutien de l’UE et du cabinet de conseil à but non lucratif Banquiers sans frontières (BwB).

Ce plan est ensuite transformé en un plan d’investissement évalué par la Commission européenne et des experts indépendants avant que la ville ne reçoive un label pour l’affirmer.

À ce jour, 33 villes ont approuvé leurs plans, dont Lyon, Séville, Malmö, Lisbonne et Florence. D’autres devraient être approuvées en octobre. Les projets pourraient inclure la rénovation des bâtiments pour les rendre plus économes en énergie et l’adaptation des infrastructures pour résister à des phénomènes météorologiques plus extrêmes.

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« Historiquement, les villes n’ont pas été des partenaires importants pour le secteur privé, mais les progrès peuvent être beaucoup plus rapides si le capital privé est davantage impliqué », a déclaré Allison Lobb, directrice exécutive de Banquiers sans frontières.

Pour aider à collecter des fonds, l’UE a lancé mercredi un « Climate City Capital Hub » qui exploitera les garanties des gouvernements nationaux pour attirer des financements privés et regrouper de petits projets qui auraient généralement du mal à accéder au financement individuellement.

Le financement public et privé pourrait prendre de multiples formes, notamment la création de fonds d’investissement locaux ou l’émission d’obligations pour financer certains projets. BwB a déclaré que près de 50 investisseurs avaient déjà manifesté leur intérêt à investir une fois que le pipeline serait prêt.

La Banque européenne d’investissement devrait collaborer avec la plateforme pour fournir des conseils financiers et techniques aux villes afin de les aider à mettre en œuvre leurs plans respectifs.

« La BEI accorde plus d’un quart de ses prêts aux villes et, en tant que banque européenne du climat, nous souhaitons travailler avec les villes pour les aider à mettre en œuvre leurs investissements en faveur de la neutralité climatique », a déclaré Teresa Czerwinska, vice-présidente de la BEI.

Les villes contribuent largement au changement climatique, produisant 70 % des émissions mondiales de CO2, selon l’Agence internationale de l’énergie, allant des industries et de la consommation d’énergie des bâtiments aux systèmes de transport basés sur les combustibles fossiles.

Les habitants des villes sont également très exposés au changement climatique. Près de la moitié des écoles et hôpitaux urbains d’Europe sont situés dans des « îlots de chaleur » urbains, où des amas denses de bâtiments et de routes absorbent la chaleur et font augmenter les températures davantage que dans les espaces verts, exposant les personnes vulnérables à un plus grand risque de décès par stress thermique.