Israël accuse l’imam d’Al-Aqsa d’incitation au terrorisme suite aux éloges des attaquants palestiniens
- juin 28, 2024
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L’imam de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem a dénoncé jeudi une campagne « fabriquée » contre lui après avoir été accusé d’incitation au terrorisme pour avoir prétendument fait l’éloge des hommes armés palestiniens qui ont tué quatre Israéliens, dont un soldat.
Cheikh Ekrima Sabri, 85 ans, ancien mufti de Jérusalem et aujourd’hui chef du Conseil suprême islamique de Jérusalem, prêche sur le lieu saint contesté de Jérusalem.
Sabri a été inculpé cette semaine d’incitation au terrorisme pour des propos qu’il aurait tenus en faveur d’un assaillant qui a tiré sur des gardes dans la colonie occupée de Maale Adumim en Cisjordanie, tuant un soldat, en octobre 2022.
L’imam est également accusé d’avoir fait l’éloge d’un deuxième attaquant, Raad Hazam, qui a tué trois Israéliens et en a blessé six autres lors d’une fusillade en avril 2022 à Tel Aviv. L’homme de 28 ans a ensuite été tué dans une fusillade avec des agents de sécurité.
« Le bureau du procureur général a soumis au tribunal d’instance de Jérusalem un acte d’accusation contre… l’ancien mufti de la ville, après avoir incité au terrorisme et fait l’apologie des terroristes », a indiqué mercredi le ministère de la Justice dans un communiqué.
Il a indiqué que Sabri avait « loué et sympathisé avec les terroristes » lors d’une visite au domicile familial de Hazam.
Sabri a nié ces allégations, affirmant qu’il avait simplement présenté ses condoléances aux familles des assaillants après leur mort.
« Il s’agit d’une fausse accusation ; l’acte d’accusation est fabriqué et malveillant », a-t-il déclaré.
« Présenter nos condoléances ne signifie pas que nous soutenons ce que les enfants ont fait. »
L’avocat de Sabri, Khaled Zabarqa, a déclaré que son client avait été pris pour cible pour des raisons politiques.
« Cette mise en examen est le résultat d’une action politique et non d’une action judiciaire. Le cheikh est persécuté depuis deux ans », a-t-il déclaré à l’AFP.
L’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, également connue par les Juifs sous le nom de Mont du Temple, est un lieu saint important considéré comme le troisième lieu saint de l’Islam.
Le site, également le lieu le plus saint pour les Juifs, est situé à Jérusalem-Est occupée, capturée par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967, puis annexée dans un geste non reconnu par la plupart de la communauté internationale.
Les Palestiniens souhaitent que Jérusalem-Est occupée soit la capitale de tout futur État indépendant.
Le statut du site est l’épicentre émotionnel du conflit israélo-palestinien, et même les changements perçus ont déclenché des vagues de violence précédentes.
Officiellement, les Juifs sont autorisés à visiter le pays, mais pas à y prier. Mais de nombreux Palestiniens craignent qu’Israël ne tente d’exercer un contrôle accru sur eux.