Le Premier ministre intervient pour maintenir la taxe à 15% sur les bénéfices des banques
- juin 28, 2024
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ISLAMABAD:
L’impôt supplémentaire de 15% sur le revenu des banques pourrait rester en place après l’intervention du Premier ministre Shehbaz Sharif jeudi, ordonnant aux autorités de n’accorder aucun allègement aux banques.
L’intervention du premier ministre intervient alors que le gouvernement finalise de nouvelles pistes fiscales qui pourraient être annoncées aujourd’hui (vendredi) lors de l’approbation du budget 2024-25. L’Assemblée nationale devrait approuver le nouveau budget et révéler de nouvelles propositions fiscales, qui s’ajouteront aux 1 500 milliards de roupies d’impôts imposés le 12 juin.
Au moins deux membres du cabinet ont confirmé au journal The Express Tribune que le Premier ministre était intervenu après une réaction généralisée contre une tentative d’accorder des allégements fiscaux aux banques. Le secteur bancaire a bénéficié de profits exceptionnellement élevés grâce à un emprunteur désespéré sous la forme d’un ministère des Finances à court d’argent.
Le vice-Premier ministre Ishaq Dar a également sensibilisé le Premier ministre sur la question de l’allégement de l’impôt sur le revenu accordé aux banques, tout en conseillant au Premier ministre de mettre fin à l’allégement de l’impôt sur le revenu de 15 % accordé aux banques. Pour le prochain exercice financier, le gouvernement prévoit d’emprunter 24 000 milliards de roupies en dehors du budget des banques commerciales pour rembourser les prêts arrivant à échéance. 9 800 milliards de roupies supplémentaires seront dépensées sur le budget pour payer les intérêts des banques et des créanciers étrangers.
Toutefois, les banques affirment qu’elles n’obligent pas le gouvernement fédéral à leur emprunter de l’argent et que l’impôt sur le revenu supplémentaire de 15 % sur le montant qu’elles prêtent au gouvernement fédéral est injuste.
Cette évolution est intervenue après que l’Express Tribune a rapporté que, malgré de graves difficultés économiques, le gouvernement pourrait abolir l’impôt sur le revenu supplémentaire de 15 % sur les bénéfices réalisés par les banques en accordant des prêts au ministère des Finances, à court de liquidités. Cette décision aurait pu rapporter environ 60 milliards de roupies à un secteur qui a réalisé 960 milliards de roupies de bénéfices l’année dernière.
L’Express Tribune avait rapporté qu’un accord avait été conclu entre les banques commerciales et le gouvernement fédéral pour abolir l’impôt sur le revenu basé sur le taux des avances sur dépôt.
Environ 27 banques ont réalisé un bénéfice net de 960 milliards de roupies en 2023.
Le ministre des Finances Muhammad Aurangzeb n’a pas répondu à une question lui demandant s’il avait également empêché jeudi le FBR d’inclure la proposition de retrait de la taxe dans la loi de finances, qui doit être adoptée par l’Assemblée nationale aujourd’hui (vendredi).
Des sources ont indiqué qu’une banque islamique, trois grandes banques conventionnelles et une petite banque conventionnelle étaient les principaux bénéficiaires de cette décision. Un bureau extérieur du FBR avait estimé recevoir 17 milliards de roupies au cours de cet exercice.
Le gouvernement fédéral a dévoilé le 12 juin un budget pléthorique de 18 900 milliards de roupies et a fixé l’objectif de collecte des impôts du FBR à 13 000 milliards de roupies, sur la base de 1 500 milliards de roupies de mesures supplémentaires. Le gouvernement a encore une fois frappé la classe des salariés avec 75 milliards de roupies d’impôts supplémentaires, portant leurs cotisations totales à environ 435 milliards de roupies au cours du prochain exercice financier en raison de taux plus élevés.
Les banques évitent souvent de payer la taxe en réajustant leurs prêts au gouvernement juste avant la date limite de paiement des impôts du 31 décembre. La FBR a proposé de calculer l’impôt à payer sur la base des prêts annuels moyens au gouvernement plutôt que sur la base du dernier jour de l’année.
Si le gouvernement maintient l’impôt sur le revenu supplémentaire sur les prêts au gouvernement, il doit combler la lacune que les banques exploitent pour échapper à l’impôt. Le gouvernement peut remédier à cette lacune par le biais d’un décret réglementaire statutaire, comme il l’a fait en suspendant la taxe ADR l’année dernière.
Sous la pression des banques, le gouvernement a suspendu la taxe supplémentaire pour 2023, mais elle est redevenue effective en janvier 2024.
Le taux normal de l’impôt sur le revenu des banques est de 39 %. Toutefois, si le ratio avances/dépôts bruts (ADR) d’une banque atteint 40 %, le gouvernement prélève un impôt sur le revenu de 55 % sur les investissements en dette publique. Pour les ADR de 40 à 50 %, le taux est de 49 %, et si l’ADR dépasse 50 %, le taux normal de 39 % s’applique.
Le taux moyen actuel des banques est proche de 41,8 %, ce qui se traduirait par un impôt sur le revenu de 10 %. Ce ratio est nettement inférieur pour les cinq banques qui sont les plus gros prêteurs du gouvernement. Ces banques gagnent de l’argent facilement, certaines ayant investi 94 % de leur bilan dans la dette publique.