Le Tchad, l’un des partenaires clés de la France en Afrique dans la lutte contre le terrorisme, a annoncé la fin de sa coopération militaire avec Paris. Cette décision marque un tournant majeur dans les relations entre les deux pays, historiquement liés par des partenariats sécuritaires et stratégiques.

Une coopération de longue date

Depuis des décennies, la France et le Tchad collaboraient étroitement dans le cadre de la lutte contre les groupes djihadistes opérant dans la région du Sahel. N’Djamena accueillait des bases françaises dans le cadre de l’opération Barkhane, devenue un élément central de la stratégie anti-terroriste française en Afrique.

Les raisons derrière la rupture

Le gouvernement tchadien a évoqué plusieurs raisons pour justifier cette décision :

1. Perception d’une ingérence étrangère : Le Tchad accuse la France de s’ingérer dans ses affaires internes, notamment dans des dossiers politiques sensibles.
2. Changements géopolitiques : À l’instar d’autres pays africains, le Tchad semble chercher à diversifier ses partenariats internationaux et à réduire sa dépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.
3. Mécontentement populaire : Une partie de la population tchadienne exprime une méfiance croissante envers la présence française, perçue comme un héritage colonial plutôt qu’une aide désintéressée.

Les conséquences pour la région

La fin de la coopération militaire entre le Tchad et la France pourrait avoir plusieurs répercussions :

• Vulnérabilité accrue face au terrorisme : Sans le soutien logistique et stratégique de la France, le Tchad pourrait rencontrer des difficultés à contenir les groupes armés dans la région.
• Recomposition des alliances : Le Tchad pourrait se tourner vers d’autres partenaires internationaux, notamment la Russie, la Chine ou des pays du Moyen-Orient, pour renforcer sa sécurité.
• Fragilisation de la lutte antiterroriste au Sahel : Cette rupture risque de compliquer davantage les efforts coordonnés dans une région déjà instable.

Une tendance généralisée en Afrique

Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large sur le continent africain, où plusieurs pays, comme le Mali et le Burkina Faso, ont également mis fin à leur collaboration militaire avec la France. Ces ruptures reflètent une volonté croissante d’autonomie et une révision des relations avec les anciennes puissances coloniales.

Réponse de la France

Jusqu’à présent, les autorités françaises n’ont pas encore réagi officiellement à cette annonce. Cependant, cette rupture représente un défi supplémentaire pour la France, qui voit son influence en Afrique s’éroder face à une montée du sentiment anti-français et à l’émergence de nouveaux acteurs géopolitiques.

Cette décision marque une nouvelle étape dans la redéfinition des relations entre la France et l’Afrique, symbolisant une transformation des dynamiques de pouvoir sur le continent.