Depuis l’attaque terroriste du 22 avril 2025 à Pahalgam, qui a fait au moins 26 morts et 17 blessés parmi des touristes, une vague d’indignation s’est emparée des réseaux sociaux en Inde. De nombreux internautes réclament désormais l’interdiction du film Abir Gulaal, dans lequel joue l’acteur pakistanais Fawad Khan aux côtés de Vaani Kapoor. Sur X, des messages tels que « Abir Gulaal shouldn’t be released in India » ou « Boycott Fawad Khan starrer Abir Gulaal » se multiplient, associant systématiquement la présence de Fawad Khan à l’« insulte » ressentie après l’attaque.

La Maharashtra Navnirman Sena (MNS), parti régional militant, s’est publiquement prononcée contre la diffusion du film en Maharashtra, invoquant un devoir de « solidarité nationale ». Peu après, la Federation of Western India Cine Employees (FWICE) a annoncé un bannissement général des artistes pakistanais, réaffirmant la directive de 2019 et précisant qu’elle œuvrerait activement pour empêcher toute projection d’Abir Gulaal en Inde.

Certains commentateurs ont rappelé le parallèle avec la sortie d’Ae Dil Hai Mushkil en 2016, également portée par Fawad Khan, qui avait été maintenue un mois après l’attaque de Uri (18 septembre 2016). Cette comparaison alimente l’idée que « la destinée des films de Fawad Khan est maudite », comme l’évoquent plusieurs publications, tout en soulignant une certaine incohérence : Ae Dil Hai Mushkil n’avait pas été interdit, malgré un contexte similaire.

Face à ces appels au boycott et ces positions institutionnelles, des voix se sont élevées pour défendre la liberté artistique et condamner le fait de punir un film pour l’origine de son casting. Quelques cinéphiles et critiques rappellent que la culture doit rester un pont entre les peuples, et non un nouvel objet de rupture. À ce stade, la date de sortie d’Abir Gulaal, prévue le 9 mai 2025, reste maintenue, mais son exploitation en salles indiennes demeure incertaine.

Les prochaines semaines permettront de mesurer l’impact réel de ces mouvements de protestation sur les recettes et la diffusion du film. Quoi qu’il en soit, l’affaire souligne la sensibilité extrême autour des questions de collaboration artistique entre l’Inde et le Pakistan, ravivée à chaque nouvel incident diplomatique ou sécuritaire.

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